Le village
Situé aux pieds des Vosges, sur le Plateau des Mille Étangs, la commune est traversée par l’Ognon. L’Ognon prend sa source à Château Lambert sur le versant sud du massif des Vosges (12 km de Ternuay), court sur 213,7 km pour aller se jeter dans la Saône à Heuilley sur Saône, à une vingtaine de kilomètres de Gray. Le saut de l’Ognon entre Ternuay et Servance, constitue le premier grand dénivelé de la rivière sur son trajet et offre une vue sur une cascade de 13 mètres de hauteur. Ce barrage en maçonnerie a été construit au travers d’une gorge étroite pour permettre à l’origine l’alimentation en eau d’une installation de taille de pierres.
Sur la traversée de Ternuay, nous pouvons voir deux ponts remarquables permettant de franchir la rivière : le pont des Champs Fourguenons, pont métallique de 17 mètres de long, construit avant 1950 et permettant de rejoindre le hameau du même nom et le pont permettant de traverser le village édifié en 1815 qui présente la particularité d’avoir un message gravé en latin de l’histoire de sa construction.
Pont de Ternuay
Pont des Champs Fourguenons
Le village est également caractérisé par ses espaces boisés, ses étangs (privés pour la majorité), ses paysages diversifiés alliant vue sur la plaine de l’Ognon, points de vue sur le village et vue dégagée sur le ballon de Servance depuis le hameau de St hilaire.
Plusieurs calvaires des XVIIème et XVIIIème siècles sont disséminés dans la commune. Si la culture chrétienne a modelé notre civilisation occidentale, elle a tout particulièrement exercé son ascendant dans les campagnes les plus reculées. Le plateau des 1000 étangs n’a pas échappé à cette influence, comme peuvent en témoigner les quelques 600 croix, calvaires et oratoires qui bordent ses routes et ses chemins.
Quelles que soient les croyances de chacun, on ne peut rester insensible à ces témoins muets d’un passé parfois très ancien.
Notre village ne compte pas moins de 24 croix réparties sur son territoire dont un aperçu est disponible sur le site suivant : http://milletangs.com/croix-ternuay/ .
Non loin du pont traversant l’Ognon au cœur du village, a été édifiée en 1948 une petite grotte reproduisant la grotte de Lourdes. Au carrefour permettant de s’y rendre, une petite aire conviviale a été aménagée avec un fontaine nouvelle alimentée par la source du village.
D’un point de vue architectural, l’église de Ternuay, reconstruite au XIXème siècle avec un étonnant plafond caissonné, abrite les restes d’un retable à la tribune du XVIIIème, une Descente de Croix en bois sculpté du XVIIIème siècle et une belle garniture d’autel en bronze du XIXème siècle.
Face à la mairie de Ternuay, on peut voir un des rares buste de Marianne en extérieur posé sur son bel obélisque.
Celui-ci fut édifié le 1er Vendémiaire de l’An I de la République (au XVIIIème siècle).
Est à noter également, dans le cadre des sites incontournables de l’Échappée des 1000 Étangs, le magnifique panorama depuis le sommet du hameau de La Montagne de Ternuay ainsi que son passé douloureux.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un combat eut lieu à la Montagne de Ternuay le 1er août 1944 entre les 130 hommes du maquis des Beuchots et l’armée nazie. Les maquisards purent échapper à l’encerclement et se replier sans perte au bout de quatre heures de combat, mais, en représailles, les nazis pillèrent et incendièrent les fermes avoisinantes et exécutèrent sauvagement cinq cultivateurs qui n’avaient pu s’échapper.
Une stèle commémorative a été érigée au hameau de La Montagne.
Ternuay-Melay-St Hilaire est aussi un village de tourbières, des milieux humides dans lesquels se forme et s’accumule de la tourbe. Cette tourbe est un type de sol mal décomposé, une sorte de sol « fossile » constitué de débris végétaux plus ou moins dégradés. L’accumulation et le tassement des végétaux peuvent se faire pendant des milliers d’années, ce qui peut conduire à des épaisseurs de tourbe de 30 m.
Celles-ci sont visible aux Contances (La tourbière du Cigle), dans la forêt du Frahier entre les hameaux de Melay et St Hilaire, au hameau de Melay.
Le Hameau de Saint-Hilaire
Au hameau de St Hilaire, nous pouvons voir la chapelle de Saint-Hilaire, édifiée au XVIIIème siècle, dans laquelle se trouve un retable et une statue en pierre polychrome.
Ce hameau, qui fait partie de la commune de Ternuay, tire son nom d’un ancien ermitage et de cette chapelle dédiée au saint évêque de Poitiers (315-367).
L’origine du culte remonterait au passage de St Fridolin, disciple et successeur d’Hilaire en son monastère de Poitiers, à la fin du règne de Clovis, vers 511.
Divers édifices se succédèrent en ce lieu ; un chapelain, nommé par l’abbaye de Luxeuil est cité en 1207. Au 18e siècle, l’ermitage devient propriété de l’Ordre de Malte.
Joseph FORMET (1724-1784) y vécut en ermite vers 1747, avant de s’installer définitivement à Ventron sous le nom de père Joseph. En 1998-99, des travaux de restauration furent entrepris par des habitants du village sur l’édifice vétuste : Réfection de la charpente et de la couverture, mise à jour d’un portail en plein cintre, d’une niche au chevet et de deux fenêtres. L’espace intérieur est remanié avec l’installation d’un autel, de lustres, supports de statues et mise en valeur d’un ancien bénitier.
A l’intérieur, les statues de St Colomban et de St Valbert, abbés de Luxeuil, rappellent les temps anciens. La vie de St Hilaire y est présentée.
Le hameau de Melay
Le hameau de Melay n’est pas en reste du point de vue patrimonial avec notamment la « pierre tournante », très gros bloc erratique situé en bordure de la D293 ainsi qu’un ancien site d’extraction de meules en grès à la Ferme des Gouttes.
Les bornes royales
Après l’annexion de la Franche-Comté par le Royaume de France en 1678, devant l’intérêt économique grandissant du bois, il était devenu nécessaire d’assurer la préservation des meilleurs arbres en forêt, notamment pour répondre aux besoins de la Marine, de l’armée, et de l’industrie naissante.
Pour cela, le domaine royal a été très précisément délimité sous Louis XV, en 1730, par un bornage appelé à durer. Trois siècles plus tard, de nombreux vestiges de ce travail considérable jalonnent encore aujourd’hui la forêt.
C’est ainsi que l’on retrouve aux endroits stratégiques de grandes bornes en grès, ornées d’un écusson frappé des 3 fleurs de lys de la royauté. Dans la forêt de Saint-Antoine, on les reconnaît à leur forme caractéristique, avec un couronnement à 2 pans.
Même ancien, ce bornage possède encore aujourd’hui une valeur juridique et administrative, car il définit très souvent des limites communales ou départementales.
Dans le but de valoriser ce patrimoine historique des Vosges Saônoises, et de sauvegarder sa mémoire, plusieurs bornes significatives ont été rénovées, suscitant l’intérêt de leurs visiteurs. Cette action est menée en partenariat, rassemblant les collectivités territoriales et les acteurs de terrain, et sera amenée à être développée dans le cadre de ce programme.
En 2020, l’Université de Franche-Comté a lancé un programme de recherche pour mieux connaître et sauvegarder ces éléments chargés d’histoire. Il s’agit d’inventorier l’ensemble du bornage, mais aussi, de façon plus large, d’analyser les conséquences de l’action des hommes sur l’écosystème forestier, pour en tirer les enseignements utiles pour l’avenir.